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Le programme d’auto-exclusion volontaire de la Colombie-Britannique ne parvient pas à empêcher les joueurs de casino de dépenser leur argent

Les programmes d’auto-exclusion volontaire font partie des nombreuses choses auxquelles les amateurs de jeux peuvent adhérer lorsqu’ils ont l’impression que leurs habitudes de jeu deviennent incontrôlables. Il s’agit d’une décision consciente qui fait preuve de maturité, mais parfois il ne faut pas s’y fier, comme on a pu le constater récemment en Colombie-Britannique où l’un des participants à ce programme a filmé l’inefficacité du programme.

Depuis un certain temps, les Canadiens sont conscients que le jeu problématique est un problème qui doit être abordé et que les personnes qui luttent contre la dépendance au jeu devraient recevoir le soutien dont elles ont besoin. Ce soutien est crucial tant pour le maintien de leur santé mentale que pour leur situation financière, car la dépendance au jeu peut avoir un effet dévastateur sur leur vie et celle de leurs proches. En ce sens, en théorie, les programmes d’auto-exclusion volontaire apportent l’aide nécessaire dans ces moments difficiles, mais la réalité semble être différente.

Un joueur révèle un programme inefficace

Nik Galego est un particulier de Vancouver qui a réussi à remuer le couteau dans la plaie au niveau provincial et à exposer la véritable nature du programme qui prétend apporter aux joueurs dépendants le soutien dont ils ont besoin. Il a déjà eu une expérience du jeu qui, malheureusement, a laissé son compte en banque meurtri. C’est ce qui l’a poussé à s’inscrire au programme et à prendre soin de son état mental en s’arrêtant de jouer.

Cependant, M. Galego ne s’est pas arrêté là, puisqu’il a voulu mettre son efficacité à l’épreuve. Dès les premières secondes de la vidéo, il proclame que le fait de se trouver à proximité d’un casino accélère son rythme cardiaque et cette ambiance générale a trouvé un écho auprès de tous les spectateurs de la séquence. La preuve vidéo dont il dispose vise à apporter une réponse à la question “Quelqu’un se soucie-t-il vraiment des joueurs souffrant de dépendance au jeu?”

M. Galego a utilisé le Casino Chances Playtime, situé à Courtenay, pour filmer la vidéo et tester le programme. Il a filmé sur son téléphone portable tout le processus de préparation de son trajet jusqu’au site et l’entrée subséquente. Si le programme fonctionne comme il le devrait, il a dû être arrêté à l’entrée même du casino, ce qui l’a empêché d’y mettre les pieds.

D’autres provinces cherchent également à s’améliorer

La réalité s’est avérée différente puisqu’il est entré librement dans le stade sans aucun obstacle sur son chemin. Trois agents de sécurité étaient présents et gardaient l’entrée principale, soi-disant pour vérifier les documents personnels des joueurs. Cependant, on n’a pas demandé à M. Galego de présenter sa carte d’identité et il est entré dans la salle de jeu sans problème. Une fois dans l’établissement, il s’est dirigé vers les appareils de jeu disponibles et a même joué sur plusieurs d’entre eux, dépensant 20 $ CA.

Lorsque la vidéo est devenue virale et que des milliers de personnes en ont pris connaissance, le procureur général de la Colombie-Britannique, David Eby, a déclaré que ce n’était pas le premier cas d’échec du programme d’auto-exclusion. Il faut toutefois tenir compte du fait que le scandale de blanchiment d’argent qui a éclaboussé la province a conduit à la révision détaillée en cours du Gaming Control Act. Parallèlement à cette tentative d’amélioration, le programme d’auto-exclusion volontaire pourrait également en bénéficier.

La Nouvelle-Écosse est l’une des provinces qui travaillent déjà à l’amélioration de son programme d’auto-exclusion avec l’aide d’une plateforme en ligne qui recueille des idées sur la façon dont le programme pourrait être amélioré. La Colombie-Britannique n’est pas la seule région où l’on observe des failles, puisque les joueurs de l’Ontario participant à ce programme ont des expériences similaires.

Des joueurs tels que Joe Fireri, qui avait réussi à dépenser 300 000 dollars canadiens avant de rejoindre le programme en 2008, sont toujours autorisés à entrer dans les casinos et à jouer à de nombreuses reprises sans que personne ne les arrête. L’opinion générale sur le sujet est que les joueurs devraient assumer la responsabilité de leurs propres actions et ne pas compter uniquement sur le programme pour les aider.